Une chose est indéniable, c’est la météo qui fait la pluie et le beau temps !
Elle se croit tout permis cette star capricieuse qui nous mène par le bout du nez. Elle dit: « 1,2,3, soleil ! » et nous voilà tous dehors. Lorsqu’elle fait grise mine, nous courons vite nous réfugier sous les néons des supermarchés dont les rayons remplacent piteusement ceux du soleil. Il suffit qu’elle prononce les mots fatidiques (orage, pluie, averse, vent) pour que notre agenda soit scellé et qu’il soit incongru de s’aventurer dehors.
L’intervention dans notre vie quotidienne de ce confort prévisionnel censé nous protéger des éléments naturels nous rend dépendant et timoré et nous prive parfois de belles occasions de promenade ou du spectacle exaltant de la nature en effervescence.
Une jolie averse, qui soudain fait chanter les couleurs, exalte le parfum de la terre mouillée, diffuse une lumière indécise dans un ciel brouillé, n’a jamais tué personne même si elle nous transforme malicieusement en souris détrempée. Tant pis pour les bouclettes avachies de la permanente qui, comme son nom ne l’indique pas, n’aura pas duré longtemps !
Le vent aussi est magicien lorsqu’il souffle son haleine dans les feuillages, les hautes fleurs et les graminées ou se fait plus brutal dans les branches qu’il torture, l’hiver. Sous son élan, les miroirs d’eau sortent de leur somnolence, frisottent et ondulent en vaguelettes hypnotisantes qui ont inspiré tant de peintres impressionnistes.
Remettons la Diva à sa place. Elle n’est que le message décodé par les scientifiques de ce qui se joue dans l’atmosphère ou plus archaïquement chez les dieux de l’Olympe, parfois très courroucés contre les vilains mortels que nous sommes… Pour nous châtier, ils brouillent les cartes, nous mettent l’été en plein automne (ce qui réjouit le corps mais inquiète l’esprit) et l’hiver au printemps (ce qui rend le jardinier très mécontent).
Pourquoi ne pas faire comme Baudelaire et se fier à sa météo intime ?
« Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;
Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais…
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres, » …
Belle rêverie à toutes et tous, jusqu’au printemps prochain.
Très belle citation magnifiquement bien écrit