S’il est vrai que nous travaillons du matin au soir avec acharnement dans nos Jardins Secrets, ceux-ci restent pour nous un espace privilégié et préservé dont nous profitons avec avidité, même avec la bêche, le balai ou le sécateur à la main.
Nos jardins sont peuplés d’hôtes silencieux ou bavards, immobiles ou fugitifs que nous avons appris à reconnaitre et qui nous accompagnent du printemps à l’automne, nous distillant une foule de petits bonheurs.
Bonheur des fleurs, dans la fraicheur du soir, que l’eau de l’arrosoir fait tressaillir de surprise et de plaisir.
Bonheur du ciel crépusculaire qui verse sur le jardin sa lumière irréelle et diaprée avant de le faire sombrer dans la nuit.
Bonheur des oiseaux charmeurs au gosier plein de prouesses.
Bonheur d’apercevoir une fleur oubliée que l’on croyait disparue et qui soudain renaît, plus belle et plus vigoureuse que jamais.
Bonheur de voir marauder les papillons et les abeilles dans leur auberge sans pesticide, pour se gaver des sucs de bourrache et de lavande.
Bonheur de faire de jolis bouquets que vous remarquerez, je le sais…
Bonheur de pouvoir s’échapper lorsque la fatigue pèse, de notre tyrannique paradis, puis bonheur de le retrouver avec des yeux neufs et une nouvelle ardeur.
Et suprême bonheur d’échanger quelques mots avec vous et de vous entendre dire avec un lumineux sourire : « on ne voudrait plus repartir… »
Les jardins sont des pourvoyeurs de bonheur… Profitez de l’été pour les visiter ! Ils sont l’œuvre de passionnés qui ne trichent pas. Savoir qu’il existe encore quelques uns de ces spécimens en voie de disparition, qui travaillent pour leur plaisir, mais aussi pour le notre, est un vrai bonheur.